Les plaisirs de la supervision
Superviser, c’est super! Cela permet d’approfondir ses connaissances, de garder contact avec les jeunes générations, de se tenir à jour. Cela permet de transmettre les connaissances et les valeurs qui nous tiennent à cœur. Cela favorise une réflexion personnelle sur sa pratique et une stimulation supplémentaire au travail. Cela peut être émouvant de voir la relève découvrir de nouveaux milieux d’intervention tout en recrutant de futurs collègues. C’est valorisant et excitant.
Est-ce épuisant? Moins avec la pratique, puisqu’il s’agit d’une habileté qui s’apprend. C’est l’aboutissement d’un cheminement professionnel qui va de connaitre ce qu’il faut faire, d’être capable de le décrire, de le faire, d’expliquer ce que l’on fait en partageant son raisonnement et les raisons de ses choix, jusqu’à la capacité de l’enseigner puis de superviser ceux qui le font en fournissant des stratégies de remédiation en cas de problèmes.
Superviser,
c’est accompagner des étudiants qui ont acquis des compétences pratiques et
théoriques afin qu’ils réussissent le transfert des acquis sur le terrain. Les
personnes qui acceptent de devenir superviseur considèrent que les bénéfices
qu’ils en tirent compensent pour les inconvénients anticipés. Bien sûr, cela aide d’avoir un milieu de
travail stable où ce travail est reconnu, soutenu et valorisé, où on fait de la
place dans l’horaire pour cette activité importante! Mais cela commence
par notre propre reconnaissance et notre propre valorisation de cet art
professionnel. Le superviseur pourra favoriser sa formation continue par des
échanges et des partages de connaissances avec des collègues superviseurs qui
pourraient lui fournir conseils et soutien.
Les
croyances de la personne au sujet de sa capacité à assumer la tâche dépendra de
ses expériences de maîtrise dans ce domaine, de l’observation de modèles
accessibles, de la persuasion de personnes significatives et de ses habiletés
de gestion des manifestations physiques du stress. Dans son processus d’apprentissage, celui qui
souhaite devenir superviseur bénéficiera de l’accompagnement de personnes
capables d’établir des buts réalistes et
de fournir une rétroaction positive.
Cela l’aidera de concevoir l’habileté comme quelque chose qui s’apprend,
d’imaginer des facteurs aidants, de faire l’expérience du succès reconnu et de
s’en attribuer une partie du mérite. Il
pourra acquérir à son tour ces capacités d’accompagnement et les mettre au service
des personnes qu’il supervise.
Certaines questions et mises en situation peuvent nous aider à mieux nous préparer à cette tâche. Voyons en quelques exemples dont les liens nous amèneront à des hypothèses de solutions possibles.
·
Faut-il
être exceptionnel pour être un superviseur?
·
Quelles
sont les stratégies de base en supervision?
·
Différents
rôles à différentes étapes de l’apprentissage
·
Quelles
sont les compétences à développer?
· Mon stagiaire est toujours en retard.
·
Mon stagiaire veut
m’impressionner. Il n’a pas une bonne
position d’apprentissage.
· Mon stagiaire argumente et refuse mes suggestions.
· Mon stagiaire se plaint qu’il est constamment observé, évalué, jugé et critiqué.
· Mon stagiaire manque de respect envers le patient.
· Mon stagiaire manque de respect envers les secrétaires et le personnel clérical.
· Mon stagiaire flirte avec la patiente..
· Mon stagiaire attend passivement que je le nourrisse de mes conseils et suggestions.
· Mon stagiaire gère mal son stress et son anxiété.
· Mon stagiaire me dit qu’il est TDAH.
· Mon stagiaire ne respecte pas les engagements qu’il a pris de changer certains comportements.
· Comment favoriser la collaboration professionnelle?
· Comment faire une rétroaction positive?
· Comment développer un plan de remédiation?
· Comment annoncer une mauvaise nouvelle?
·
Comment bien
communiquer et s’affirmer?
·
Une multitude de questions de supervision en relation
d’aide
· Quels sont les biais cognitifs qui peuvent contaminer le jugement du superviseur?
·
Quels types de fiche d’observation
et de rétroaction peut-on utiliser?
·
Qu’est-ce que ces
questionnaires d’auto-évaluation peuvent m’apprendre?
·
La motivation et le travail d'équipe
·
Vidéo: la rétroaction positive
·
Que faire?
(mises en situation)
Superviser,
c’est aller à la rencontre d’une autre personne. Les perceptions varieront d’un étudiant à
l’autre. Certains vous verront comme une
figure d’autorité, d’autres comme un modèle idéal mais certains aussi comme une
figure rivale. Vous pourrez faire votre
part pour leur offrir une alliance positive rassurante car la crainte du mépris
et du rejet rend sourd et aveugle. En
évitant de favoriser la dépendance, l’infériorité, la soumission,
l’intellectualisation et l’imitation superficielle, vous contribuez à former
une relève autonome de qualité pour les années à venir.
Références :
Bouchama, Y., Giguère,
M. g. et April, D. (2017). Référentiel de compétences d'un superviseur
pédagogique : S'autoformer et s'autoévaluer pour
superviser individuellement et collectivement. Québec: Presses de l'Université Laval. 300 pages.
Renaud, A. (2016). La
supervision clinique de psychothérapie, formation en ligne de 6 heures,
Gatineau : Centre de formation en santé mentale de l’Outaouais.
Psychologue
en milieu hospitalier depuis plus de 35 ans, Bruno Fortin s'intéresse
particulièrement aux stratégies d'adaptation face aux situations stressantes de
la vie. Membre de l'Union des Écrivains, il a publié plusieurs livres dont vous
trouverez la liste ici. Vous trouverez également les articles auxquels il a
collaboré au cours des dernières années ici.
Détenteur d'une scolarité de Doctorat en Psychologie de l'Université de
Montréal (1993) et d'une maîtrise en psychologie de l'UQTR (1979), il a
complété un Diplôme de deuxième cycle d'études supérieures spécialisées en
santé mentale (DESSSM) à l'UQAM (2013). Il a également complété le
microprogamme de deuxième cycle en pédagogie des sciences de la santé à la
Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke
(2012). Chargé de cours à l'université de Montréal pendant 20 ans et à l'UQAT
pendant cinq ans, il est devenu Professeur associé de clinique (PAC) pour les
résidents en médecine de l'Université de Sherbrooke au cours des dix dernières
années. Il travaille présentement au Groupe de Médecine Familiale Universitaire Charles Le Moyne du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre.
Pour me faire parvenir vos
commentaires et suggestions: gestiondustress@videotron.ca
Septembre 2019, © Bruno Fortin, psychologue. Tous droits réservés.