Quels sont les biais cognitifs qui peuvent contaminer le jugement du superviseur?

 

La beauté, l’élégance verbale ou la maîtrise de la langue écrite peuvent donner l’impression que l’apprenant a une meilleure performance et une meilleure intégration de ses connaissances qu’il ne les a en réalité.  Plusieurs biais peuvent venir contaminer l’évaluation :

 

Biais cognitifs

 

·         Biais d’ancrage mental: rester sous le coup d’une précédente impression

·         Biais de confirmation: ne considérer que ce qui nous arrange

·         Biais de primauté: ne retenir que les premiers éléments d’une liste

·         Biais attentionnel : défaut d’attention

·         Biais rétrospectif : l'effet « je le savais depuis le début »

·         Biais de l’effet de récence : mieux se souvenir des dernières informations auxquelles on a été confronté

·         Biais de l’effet de simple exposition : avoir préalablement été exposé à quelqu'un ou à une situation le/la rend plus positive

·         Biais d'attribution : façon d'attribuer la responsabilité d'une situation à soi ou aux autres

·         Biais d'auto complaisance : se croire à l'origine de ses réussites mais pas de ses échecs

·         Biais d'immunité à l'erreur : ne pas voir ses propres erreurs

·         Biais égocentrique : se juger sous un meilleur jour qu'en réalité

·         Biais de l’effet de halo : une caractéristique positive chez une personne rend positifs ses autres traits

·         Biais de l’effet Dunning-Kruger : les moins compétents dans un domaine surestiment leur compétence, alors que les plus compétents ont tendance à sous-estimer leur compétence

·         Biais de l’illusion de savoir : se fier a de mauvaises croyances pour appréhender une réalité et ne pas chercher à recueillir d'autres informations

·         Biais de confirmation d'hypothèse : préférer les éléments qui confirment plutôt que ceux qui infirment une hypothèse

·         Biais de représentativité : considérer certains éléments comme représentatifs d'une population

·         Biais de disponibilité : ne pas chercher d'autres informations que celles immédiatement disponibles

·         Biais de cadrage : la façon de présenter une situation influe sur la façon dont elle est interprétée

·         Biais de dissonance cognitive : réinterpréter une situation pour éliminer les contradictions

·         Biais de l’effet rebond : une pensée que l'on cherche à inhiber devient plus saillante

·         Biais de l’illusion des séries : percevoir à tort des coïncidences dans des données au hasard

·         Biais de réification du savoir : considérer les connaissances comme des objets immuables et extérieurs

·         Biais culturel : biais lié au fait d'appartenir à un type de culture donné.

·         Biais du conformisme : chercher à ressembler à la majorité

 

Le recul critique, le partage de ses hypothèses avec d’autres superviseurs, l’évaluation par de multiples sources dans différents contextes à différents moments diminuent la probabilité de contamination du jugement de l’évaluateur. Il est pertinent de réviser régulièrement ses critères d’évaluation et ses attentes pour en tenir compte au moment de donner une rétroaction à l’apprenant.  

 

 

Bibliographie

 

Dobelli, Rolf (2012). Arrêtez de vous tromper : 52 erreurs de jugement qu'il vaut mieux laisser aux autres..., Paris : éditions Eyrolles, 260 pages.

Sébastien Dathané (2015). Décider dans un monde complexe : voyage au cœur de nos décisions. Paris : Editions Maxima, 316 pages.

 

 

 

 

 

 

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