Mon
stagiaire flirte avec la patiente
Les
personnes dévouées et naïves qui n’ont aucune gratification en dehors du
travail risquent d’être plus vulnérables à un attrait incompatible avec le
professionnalisme. C’est également le
cas de celles rendues vulnérable suite à
un divorce, une rupture amoureuse, un
deuil, une dépression ou une perte affective seront plus vulnérables à
la tentation d’établir une relation d’intimité inadéquate avec leurs clients. C’est également le cas pour les personnes
déviantes, ignorant leurs limites tout en pensant les connaître, ou habitées
par un grand besoin d’être aimé. Les
personnes qui n’ont aucune gratification en dehors de leur travail risquent d’y
rechercher des satisfactions qu’ils auraient avantage à rechercher ailleurs
dans leur vie. Moins fréquemment, il
arrive que des personnes narcissiques, borderline ou sociopathe utilisent leurs
patients pour satisfaire leurs propres besoins.
Certains patients seront aussi
plus à risque. Pensons encore une fois à
ceux qui ont vécu un divorce, une rupture amoureuse, un deuil, une dépression
ou une perte affective. Les personnes
séductrices, dépendantes, déviantes seront plus vulnérables à une occasion de
séduction, tout comme les personnes ayant une histoire antérieure d’inceste,
d’alcoolisme ou de toxicomanie.
Pour éviter les tentations et
les malentendus, nous inviterons le stagiaire à respecter la pudeur du client, à observer une distance
professionnelle et à module ses interventions selon les principes scientifiques
et les règles de l’art. L’aménagement
adéquat du cabinet de consultation (rideaux, jaquette d’examen, tenue
vestimentaire) et un langage sans
ambiguïté ou vulgarité facilitera les choses.
Le stagiaire mal à l’aise peut avoir recours à la présence d’une tierce
personne au besoin.
Le patient n’a pas de code de
déontologie. Cela revient au
professionnel de répondre adéquatement aux demandes.
Nous encouragerons le stagiaire
à réagir dès les premières étapes de la tentation. Certains signaux d’alarmes peuvent être
décelés, tels qu’agir en ami, laisser les distances s’atténuer, ressentir une
certaine confusion quant à la nature d’une relation.
Il vaut mieux que le stagiaire
parle de la situation avec une personne de confiance s’il constate qu’il agit
différemment pour ce patient, qu’il a le sentiment que ce que ce qu’il fait est
à la limite de l’acceptable ou qu’il a l’impression qu’il est la seule personne au monde qui comprend et
peut aider ce patient exceptionnel. Cela
sera un signe d’alarme s’il ressent le besoin excessif de se justifier ou de
camoufler son comportement.
Quelques conseils pour le
stagiaire :
•
Fixez et dites vos limites.
•
Évitez de jouer involontairement le jeu de la
séduction par des paroles, des regards ou des gestes.
•
En cas de doute, prenez le temps de parler avec
un collègue et évitez ceux qui ont des excuses faciles…
•
Si un patient vous fait des avances, la réaction
la plus fréquente est d’ignorer l’invitation.
Le patient peut alors espérer ou se sentir rejeté. Il est important de clarifier la
situation. Par exemple: «Je comprends
que vous vouliez être mon ami(e), mais je préfère vous garder comme patient(e)»
•
«Je
comprends que vous vouliez être mon ami(e), mais ce n’est pas le genre de relation que nous
allons avoir ensemble».
•
Le stagiaire devra devenir
familier avec les phénomènes du transfert et du contre-transfert. Le transfert est une illusion spécifique qui
se développe envers l’autre personne, une illusion qui représente, à l’insu du
sujet, par certains de ses traits, la répétition d’une relation envers une
figure importante du passé de ce sujet. Il s’agit d’un phénomène souvent
inconscient. L’intervenant doit savoir
que les sentiments amoureux, l’idéalisation ou autres sentiments du patient
sont induits par la situation d’intervention.
Il ne doit pas l’attribuer à son charme personnel et n’a aucune raison
d’en tirer une quelconque fierté ou d’agir dans le sens de la demande
Le contre-transfert réfère aux
réponses affectives spécifiques qu’éveillent chez l’intervenant certaines
caractéristiques spécifiques de son patient. L’intervenant perçoit inconsciemment
le patient comme apte à répondre à certains de ses besoins. L’objectivité est altérée. La transgression des limites est favorisée.
Il faut se demander pourquoi,
parmi les milliards d’habitants de la planète, il faudrait choisir ses
relations intimes parmi ses patients.
Bibliographie
Boulé, R. et Girard, G. (2003). L’intimité dans la relation patient-médecin, Le Clinicien, février 2003,
115-123.
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Accueil · Stage · Exceptionnel
· Compétences · Retard
· Position d’apprentissage · Refus
· Plainte · Respect
envers le patient · Respect envers le
personnel · Flirt · Passivité
· Stress · TDAH · Respect des engagements · Conflits
· Rétroaction · Collaboration
· Remédiation · Mauvaise
nouvelle · Bien communiquer · Biais
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