5. En guise de conclusion
Observez les situations associées à la douleur :
événements, pensées, images intérieures.
Faites des hypothèses et vérifiez-les.
Gérer votre temps, votre stress, votre vie. Prenez soin de vous et permettez-vous de
devenir à certains moments la priorité de votre vie. Faites la différence entre votre révolte et
la nécessité de tenir compte de la réalité.
Détendez-vous, veillez à satisfaire vos besoins et à planifier des
activités agréables qui tiennent compte de votre budget financier, énergétique
et temporel. Permettez-vous de dire non,
de répondre aux critiques et de faire des demandes. Donnez-vous le temps de changer
progressivement.
Accepter la douleur et choisir la vie.
Certains auteurs comparent l’expérience de vivre avec la
douleur à l’expérience d’être pris dans du sable mouvant. Plus on se débat, plus on s’enfonce. Ce n’est qu’en s’étendant de tout son long
sur le sable, en laissant la plus grande partie de notre corps en contact avec
le sable, que nous pouvons cesser de nous enliser.
Une fois que l’on a fait tout ce que l’on pouvait pour
régler les problèmes associés à la douleur, il arrive que tout ce qui reste à
faire c’est de reconnaître l’existence de la douleur dans notre vie. De constater sa présence, de la vivre sans y
ajouter inutilement l’agitation, la peur ou le ressentiment. Il y a des choses que l’on ne peut changer. La douleur est un puissant motivateur. Vous arriverez au point où vous aurez changé
tout ce que vous pouvez changer au sujet de la douleur. Et après?
Une fois que vous avez changé ce que vous pouvez changer, les efforts
pour réparer ce qui ne peut être réparer augmentent la
souffrance plutôt que la soulager.
Renoncer à contrôler ce sur quoi vous n’avez aucun contrôle.
Nous vous invitons à vivre à plein, de faire de votre
mieux compte tenu de votre état et du contexte dans lequel vous vivez. Ne laissez pas la douleur limiter votre vie
plus qu’il n’est nécessaire. Méfiez-vous
des règlements que vous vous imposer au sujet de la douleur. Mettez-les à l’épreuve. Mettez-les à jour.
Évitez de vous torturez en vous posant des questions
impossibles à répondre. Évitez de
gaspillez de l’énergie et de susciter de la détresse émotionnelle en vous
criant des insultes et en vous jugeant sévèrement.
Certains participants trouvent difficile de lire texte
intitulé «Vivre avec la douleur». Ils
veulent faire disparaître la douleur.
Notre culture nous porte à croire que c’est notre droit de vivre «sans»
douleur. Dans la réalité, presque tout
le monde souffre, d’une façon ou d’une autre.
C’est un secret bien gardé. 15 à
30% de la population souffre de maux de dos.
60 à 70% de la population souffrira d’un mal de dos à un moment de sa
vie. 50% des adolescents de 15 ans ont
déjà vécu des maux de dos.
La douleur est la raison la plus fréquente pour
consulter un médecin. Pensons aux maux
de tête, aux douleurs suites à une chute, un accident, une infection. Aux cancers, aux troubles cardiaques, la
sclérose en plaques, Il ne s’agit pas de nier le sérieux et la spécificité de
votre douleur. Simplement de souligner
que vous n’êtes pas seul.
Vous avez sans doute déjà vu le paragraphe suivant mais
avez-vous réfléchi au sens qu’il peut prendre pour la douleur?
Mon Dieu, donne-moi la Sérénité d’accepter
toutes les choses
Que je ne puis changer,
Donne-moi le courage de changer les choses
que je peux,
Et la sagesse d’en connaître la différence.
Il arrive que la meilleure utilisation de la médication
soit celle qui vise à diminuer la douleur suffisamment pour pouvoir poursuivre
sa vie, pas nécessairement d’éviter toute douleur. Il arrive que l’évitement des activités
amplifie la douleur plutôt que de la soulager.
Vérifiez les limites de vos capacités.
Le développement de la tolérance et de l’acceptation des émotions
désagréables et de la douleur nous permettent de continuer notre vie.
Quelles sont les valeurs déterminantes dans votre
vie? Quels sont les thèmes primordiaux
dans votre vie?
Les relations intimes? Je veux me
sentir aimé et accepté tel que je suis, avec mes imperfections. Je veux donner et recevoir de l’amour,
physiquement et spirituellement. Je peux
exprimer mon amour autrement qu’avec la force de mon dos et de mes bras. Je peux utiliser mon cœur et mon esprit.
Le rôle de parent? Je veux être
présent pour mes enfants lorsque nous sommes ensemble, leur démontrer mon amour
et être un bon modèle pour eux.
Les relations familiales? Je veux être
honnête et aimant dans mes relations familiales, exprimant parfois mes propres
besoins plutôt que de faire que prendre soin d’eux.
Les relations sociales? Je veux avoir
des amis avec qui je peux parler de tout, des mais desquels je me sens proche
et avec qui je peux rire ou pleurer.
Le travail? Je veux avoir
une activité significative qui me permet de me sentir utile et de me
développer.
Les loisirs? Je veux passer
plus de temps dans la nature et développer ma partie créative (dessiner,
peindre, tricoter, etc.)
L’appartenance à la
communauté? Je
veux contribuer à améliorer la qualité de vie dans ma communauté en partageant
mes idées et en donnant un peu de mon temps.
La croissance personnelle? J’aime
apprendre de nouvelles choses et je veux continuer à apprendre toute ma vie.
La santé? Je veux rendre
soin de mon corps en mangeant bien, en
faisant assez d’exercice et en dormant suffisamment.
La spiritualité? Je veux prendre un peu de temps pour réfléchir sur la vie et ses mystères. Je veux me sentir une personne complète.
Une des façons de clarifier les valeurs nos valeurs
essentielles est de se demander comment nous souhaiterions que les gens se
souviennent de nous.
Les pensées et
les sentiments que nous avons au sujet d'un problème sont aussi importants que
le problème lui-même en ce qui regarde l'impact d'un événement sur notre vie.
Lorsque nous traversons une
situation difficile, il vaut mieux s'observer attentivement et voir comment
nous pouvons influencer positivement le cours des événements en utilisant
efficacement notre marge de manœuvre.
Chaque fois que quelqu'un
témoigne de sa détermination à profiter de la vie, malgré les difficultés et
les limites, en utilisant pleinement ses ressources et celles de son entourage,
il éveille chez les gens avec qui il entre en contact le goût irrépressible de
faire de même, de vivre à plein, dans la direction qu'ils ont choisie pour
eux-mêmes. Il transforme alors le monde en un lieu un peu plus agréable à
vivre. C'est ce que nous pouvons tous faire en commençant à vivre à plein.
Dahl, Johanne et Lundgren,
Tobias. (2006). Living Beyond Your
Pain: Using Acceptance & Commitment Therapy to Ease Chronic Pain. Oakland, CA: New Harbinger Pulications,
Inc.
Dahl, JoaAnne C., Wilson, Kelly
G., Luciano, Carmen et Hayes, Steven C. (2005).
Acceptance and Commitment Therapy of Chronic Pain. Reno, NV: Context Press,. 224 pages.
Références générales:
Duplan, Bernard (2006). Bien soigner le mal de dos.
Odile Jacob, 348 pages.
Gepner, Patrick.
(2003). Le mal de dos. Odile Jacob, 179 pages.
Heilmann,
Johannes H. (2002). Programme anti-mal de dos. Éditions
Marabout, 189 pages.
Psychologue en milieu hospitalier depuis près de 30 ans, Bruno Fortin s'intéresse particulièrement aux stratégies d'adaptation face aux situations stressantes de la vie. Il a une vaste expérience d'enseignant et d'animateur d'ateliers. Il est l'auteur et le coauteur de nombreux ouvrages dont Intervenir en santé mentale (aux éditions Fides), La gestion du stress au travail, La gestion des émotions, Se motiver et convaincre, Vivre avec humour (aux éditions CPF.) et le tout dernier Comment améliorer mon médecin? aux Éditions Fides.
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