Qu’est-ce qu’une émotion?
Les émotions sont des réactions complexes qui engagent à la fois le corps et l’esprit. Ces réactions incluent un état mental subjectif, tel que la colère, l’anxiété ou l’amour, une impulsion à agir, tel que fuir ou attaquer, que cela soit exprimé ouvertement ou non, et de profond changement dans le corps, tel qu’une augmentation du rythme cardiaque ou de la pression sanguine. Certains de ces changements corporels préparent à des actions d’adaptations soutenues. D’autres - tels que les postures, les gestes et les expressions faciales - communiquent aux autres ce que nous ressentons ou ce que nous voulons que les autres croient que nous ressentons.
L’émotion exprime un drame de la vie personnelle, associé au sort des personnes, des valeurs et des idées qui leur tiennent à coeur ainsi qu’avec leurs croyances envers elles-mêmes et envers le monde où elles vivent. Elle est déclenchée par une évaluation de la signification personnelle du sens de ce qui se produit dans la situation. La trame dramatique varie d’une émotion à l’autre, chaque émotion ayant sa propre histoire.
Traduit librement de Lazarus et Lazarus, p. 151
La colère
Le déclencheur de la colère est la perception d’une situation comme dévalorisante ou menaçante pour soi ou les siens, à l’encontre de nos idées, de nos croyances et de nos valeurs. Le but de la colère est de se défendre contre cette menace.
La colère peut avoir un effet positif. Elle peut par exemple amener l’autre à se soumettre, ce qui à court terme peut être un gain. Elle peut l’informer de l’importance des enjeux pour nous. Elle peut d’ailleurs nous aider nous-mêmes à en prendre conscience.
Cela peut être agréable d’être en colère, surtout dans le contexte où c’est sans danger et où il n’y a pas de conséquences à long terme. Ce n’est pas toujours le cas. La colère peut également motiver une personne à développer des habiletés dont elle a besoin pour prouver qu’elle a raison et que l’autre a tort. Pensons à celui qui poursuit de longues études pour prouver sa valeur à ses parents.
La colère, comme les autres émotions, peut être déguisée (humour, bouder) et déplacée (s’en prendre à un plus faible). Pensons aux bouc-émissaire...
Les personnes insécures quant à leur identité et à leur valeur personnelle sont plus vulnérables à la colère. Elles réagiront fortement à des situations ambiguës qui laisseraient d’autres indifférentes. Certaines personnes sont plus exposées aux injustices. D’autres ont développé des croyances qui les amènent à évaluer les gens comme agressants et insultants, même lorsque ces personnes n’ont rien fait qui justifie ces perceptions. C’est le domaine des préjugés et des stéréotypes.
Que faire face à la colère? Il y a une tendance naturelle à réagir par la vengeance, ce qui ne favorise pas la résolution de problème. On peut être porté à croire que la démolition ou la neutralisation de celui que l’on considère digne de blâme maintiendra notre intégrité et soulagera nos blessures. La colère exprimée sous forme de violence risque toutefois d’éloigner les gens, de les amener à se venger, à saboter nos projets et à se liguer contre nous. Le contrôle de la colère est un enjeu social important, indispensable à une vie sociale stable et paisible.
Tavris (1989) rapporte avec raison que le fait de contenir sa colère n’amène pas de problèmes corporels ou psychologiques. Elle se dissipe progressivement sans faire de dommage. C’est lorsque la colère est provoquée de façon récurrente ou continue qu’il y a une menace pour la santé et pour la qualité des relations.
La principale stratégies pour la gestion de la colère consiste à réévaluer la situation induisant la colère, de faire preuve d’empathie envers le problème de la personne qui nous offense et de ne pas voir l’action de la personne comme une insulte personnelle. Pour enlever la provocation, il faut changer le sens qu’on lui donne et réévaluer son importance relative.
La personne colérique aura également avantage à développer des façons non-violentes d’exprimer sa colère. Cela favorisera une réaction plus positive de l’entourage. En anticipant les effets négatifs de l’expression violente et en se rappelant les buts qui lui tiennent à coeur, il sera plus facile de se priver d’un soulagement explosif éphémère pour favoriser la satisfaction de ses besoins à plus long terme.
L’envie
L’envie, c’est désirer ce qu’un autre possède. Elle est étroitement associée à l’impression d’en être injustement privé. Cette possession devient le symbole qui permettrait à l’envieux de se sentir apprécié et accepté. En percevant l’autre comme ayant moins de mérite, la personne envieuse ne peut tolérer que cette dernière possède quelque chose qui devait lui revenir.
L’envieux peut se réjouir du malheur qui frappe celui qui possède ce qu’il désire. Pensons à l’intérêt morbide des journaux à potins pour les malheurs des gens riches et célèbres. Il tentera de trouver des désavantages à la possession de ce qu’il désire.
Une vision plus nuancée permettra de constater qu’il est faut de croire que le monde est toujours juste, que les bons sont toujours récompensés et que les mauvais sont toujours punis. Elle permettra également de se concentrer sur ce que l’on a plutôt que sur ce qui manque. Il vaut mieux profiter de son mieux de ce que l’on a plutôt que de se torturer avec ce que l’on souhaite.
La fréquentation de personnes de même niveau socio-économique permettra d’éviter de s’exposer aux déclencheurs d’envie. Cela facilitera également la satisfaction des besoins d’appréciation et d’acceptation.
La jalousie
La jalousie se différencie de l’envie en ce qu’elle se joue à trois personnes. Quelqu’un a pris ce que nous considérons nôtre, le plus souvent l’affection d’une troisième personne. Nous envions la personne qui a un bon travail mais nous sommes jaloux de celle qui a le bon emploi que nous croyions obtenir.
La personne jalouse a perdu ou est menacée de perdre une faveur, habituellement l’affection d’une personne. Elle croit donc devoir réagir soit en prévenant cette perte, en retrouvant ce qui est perdu ou en se vengeant contre la personne qu’elle juge responsable pour ce qui s’est produit. Bien que la vengeance ne permette pas de retrouver ce qui est perdu, elle vise à réparer la blessure personnelle qui en a découlé.
La jalousie comprend une bonne part de colère. La jalousie peut être basée sur des éléments réels ou sur des perceptions erronées. Certaines personnes ont un besoin exagéré d’amour (une carence) qui est stimulé lorsqu’elles craignent de perdre cet amour. Une faible estime de soi, associée avec un doute de pouvoir établir des relations suffisamment satisfaisantes pour retenir le partenaire, rend plus vulnérable à la jalousie.
L’anxiété
L’anxiété est associée à la perception d’une menace à notre sécurité personnelle, à notre identité. Le coeur du drame anxieux est la présence d’une menace incertaine. Le sens que nous donnons habituellement aux événements est ébranlé et remis en question. Bien que l’anxiété soit une émotion existentielle, elle est souvent vécue comme étant causée par de véritables menaces. Ces dangers deviennent le symbole de la menace existentielle, ultimement (selon certains auteurs humanistes) de la menace associée à l’existence de la mort et de la solitude.
La peur
La peur est également associée à la perception d’une menace à notre sécurité personnelle et à notre identité. Elle porte toutefois sur une situation spécifique : un danger concret et soudain à notre bien être physique.
La culpabilité
La culpabilité concerne les manquements moraux. Nous comparons nos actes avec des standards internes auxquels nous les mesurons. C’est ce que nous appelons la conscience. La personne qui se sent coupable ressent qu’elle a transgressé un code moral qui a été accepté comme une partie de ses propres valeurs. Les gens qui se sentent coupable n’ont pas nécessairement fait quelque chose de répréhensible. Ils croient l’avoir fait.
La culpabilité est une émotion très utile à la société : elle aide à promouvoir les comportements socialement désirables. Les parents la favorisent en punissant les transgressions qui deviennent éventuellement intériorisés au point que la personne devient anxieuse si elle ne suit pas les règles de vie familiales. Certains l’associent au développement biologique naturel, à une recherche d’approbation du groupe d’appartenance qui augmente les chances de survie. Une perception morale plus évoluée de la culpabilité émerge au moment où l’individu comprend la signification de la violation des standards de conduite.
Que faire avec la culpabilité? Elle suscite une impulsion à expier, réparer les erreurs ou à demander une punition pour le mal que l’on a causé. Certains se justifient et blâment autrui.
Le comportement favorisé socialement est de s’excuser et de faire amande honorable.
La honte
La honte est associée à un échec à atteindre nos idéaux et les idéaux des autres. Tout comme pour la culpabilité, il s’agit d’une comparaison avec des standards internes auxquels nous nous mesurons. Dans ce cas-ci, il s’agit de l’idéal du moi. Notre estime de soi est en jeu dans cette comparaison entre ce que nous sommes et ce que nous souhaiterions être, ce que nous devrions être. Notons que les standards internes ne sont pas les même pour tous. Les idéaux des uns peuvent même sembler amoraux aux autres. Il s’agit de la façon dont nous voulons être connus par autrui, de ce que nous souhaitons voir écrit dans notre éloge funéraire.
La honte est souvent associée à la crainte de la critique, du rejet et de l’abandon suite à l’exposition de leur vraie nature de mauvaise personne. Notons que même lorsque nous sommes seuls, il y a toujours un observateur sous la forme d’une représentation des figures morales et des figures d’autorité que nous avons connues. Nous en sommes porteurs.
Certaines personnes nient leur honte et tentent de faire porter le blâme par quelqu’un d’autre, ce qui peut mener à une expression colérique intense. La honte nous amène à nous sentir impuissant et à nous considérer comme une mauvaise personne alors que la colère comporte un aspect actif et une reprise de pouvoir. Certains préfèrent cela.
Le dégoût
Le dégoût est la réaction à l’ingestion ou à la proximité excessive d’un objet ou d’une idée indigeste (d’un point de vue métaphorique). La personne se découvre incapable d’accueillir ou d’intégrer cet élément qui est considéré comme toxique. La personne a une impulsion forte et souvent innée d’éviter ou de se débarrasser de l’objet offensant. Elle suscite des réactions d’évitement, de nausée et de vomissement.
Le soulagement
Dans un premier temps, il y a une frustration (possibilité d’une maladie, un problème financier, etc.) en rapport à quelque chose qui nous tient à coeur. Cela résulte temporairement en détresse émotionelle, habituellement en colère, en anxiété, en culpabilité, en honte, en envie ou en jalousie. Mais lorsque les conditions ont changé pour le mieux et que la frustration et terminée, nous vivons le soulagement. Toute est correct à nouveau et nous pouvons continuer notre vie. L’intensité du soulagement est directement proportionnelle à l’importance que nous attachions aux conditions défavorables qui l’ont précédé.
L’espoir
Tout comme pour le soulagement, il y a une frustration (possibilité d’une maladie, un problème financier, etc.) en rapport à quelque chose qui nous tient à coeur. Cela résulte temporairement en détresse émotionelle, habituellement en colère, en anxiété, en culpabilité, en honte, en envie ou en jalousie. Mais cette fois, le résultat positif ne s’est pas encore produit. L’individu craint le pire mais espère le mieux.
L’espoir comporte certains dangers. La personne peut continuer de rechercher ce qui lui est inaccessible et ainsi négliger de rediriger ses pensées et son énergie vers un but plus réaliste. Plusieurs personnes considèrent que la vie est intolérable sans illusions positives.
La tristesse
La tristesse survient lorsque l’on constate qu’une perte est définitive. Que ce soit suite à la perte d’un emploi, d’un amant, de son domicile suite à un désastre naturel, de la richesse, de la santé, le départ des enfants ou la retraite, l’acceptation de cette perte prend du temps.
La tristesse survient souvent après une période de lutte contre la réalité de la perte, accompagnée souvent d’une combinaison de colère, d’anxiété, de culpabilité et parfois de honte, d’envie, de jalousie et d’espoir.
La tristesse est un état d’inaction dans lequel une personne a abandonné l’idée de pouvoir prévenir ou restaurer la perte.
La perte d’un conjoint est un des stress les plus élevé que l’on puisse subir. La vie conjugale amène chaque partenaire à devenir interdépendant de sorte que la perte nécessite de nombreux réajustements. Elle amène la perte d’une identité sociale et la nécessité d’en reconstruire une autre.
La perte d’un enfant est aussi très difficile car elle amène la perte de plusieurs espoirs et de plusieurs plans d’avenirs. Elle amène un sentiment d’injustice face à la perte d’une vie qui commençait à peine. Elle amène aussi souvent une forte culpabilité.
Une partie importante du travail du deuil est de se centrer vers le futur sans désavouer ou être amer envers le passé. Les rituels religieux ou laïcs (voir le corps, réunir les proches, l’éloge funéraire, la descente de la tombe dans le sol ou l’éparpillement des cendres) visent à aider la personne endeuillée à assimilée la réalité de la mort.
La dépression
La dépression n’est pas une émotion spécifique. Produite par le deuil et un sens de désespoir, il s’agit en réalité d’un mélange de colère (souvent dirigée contre soi), d’anxiété et de culpabilité.
Les personnes les plus vulnérables sont celles qui ont développé certains modes de pensées à leur propre sujet et au sujet du monde qui les entoure. Ceux qui se perçoivent négativement et qui se sentent impuissant à y faire quoi que ce soit sont plus vulnérables. Le monde peut leur sembler hostile et laid et ils réagissent excessivement aux expériences négatives comme à des catastrophes. Le sentiment d’impuissance dégénère en désespoir.
Le terme de dépression est étroitement associé au désespoir. On peut regarde la dépression comme une réponse émotionnelle complexe à une perte. Il n’y a plus rien qui mérite de vivre. La personne désespère au sujet de sa vie au complet. La vie est sans valeur et la personne souhaite mourir.
Le bonheur
La joie est associée à un événement positif qui permet de satisfaire ses besoins et de vivre des expériences en accord avec ses valeurs et ses buts, vécus dans un contexte de bien-être global. L’élément essentiel associé au bonheur est l’impression de faire des progrès raisonnables vers l’atteintes des buts qui nous tiennent à coeur. Il s’agit plus de se diriger vers un but et de bien utiliser ses ressources que d’atteindre son objectif. Une fois le but atteint, y demeurer n’apporte pas le bonheur. Il faudra s’en fixer un autre.
La fierté
La fierté est provoquée par un événement que nous percevons comme une confirmation ou une amplification de notre sentiment de valeur personnelle. Il s’agit d’augmenter son sentiment de valeur personnelle en prenant le crédit pour un objet ou une réalisation de valeur. Cette réalisation peut être la nôtre ou celle d’une personne à laquelle nous nous identifions (notre enfant, un membre de notre famille, un compatriote, le membre d’un groupe auquel nous appartenons).
La honte est associée à l’échec d’atteindre ses standards personnels. L’humilité consiste à reconnaître ses limites. La fierté, à l’opposé de ces émotions, est associée à la réussite à atteindre et même à dépasser ses standards, et à reconnaître son mérite. Encore une fois, rappelons que cette émotion n’a pas à voir avec la réalité mais bien avec l’évaluation que nous en faisons. Il y a des façons différentes de définir le succès (crédits scolaires, revenu, soulagement de la souffrance d’autrui, fréquentations, etc.).
Bien que la fierté soit une émotion légitime, elle comporte un élément compétitif et moral. Son expression excessive peut sembler dévalorisant pour l’entourage, susciter l’envie et menacer les relations interpersonnelles.
L’amour
Il y a différents aspects à l’amour. Certains y voient un sacrifice de leur indépendance et de leur autonomie, d’autre pas. Certains y associent fortement la sexualité, d’autres pas. Certains y associent le partage de pensées, de buts et d’expériences intimes alors que d’autres ne voient aucun intérêt dans ce partage. L’intensité du sentiment et de son expression varie grandement d’un couple à l’autre. Certains font un engagement important envers la relation, alors que d’autres s’engagent peu.
Certains idéalisent cet état comme un état d’extase, une passion envahissante et gratifiante. D’autres y voient une source de conflit, de souffrance, de misère et de malheur, une folie surtout lorsqu’il n’est pas réciproque, quelque chose qu’il faut éviter pour conserver la paix de l’esprit, une forme socialement acceptable de folie.
L’amour peut être une émotion aiguë ou un sentiment. L’émotion intense d’amour est provoquée par la vue ou l’écoute de l’autre, un échange particulier, une occasion favorable, une atmosphère romantique, et peut-être parfois par la production d’hormones sexuelles.
La trame fondamentale de l’amour romantique est associée au désir de participer à une intimité affective et physique, habituellement (mais pas nécessairement) réciproque. Notons que ce que nous trouvons attrayant chez le partenaire est déterminé par notre appartenance à une culture spécifique et à notre histoire personnelle.
Il n’y a probablement pas de relations humaines dans notre société qui soit plus socialement complexe et délicate et contenant plus de risques émotionnels que la recherche et le maintien d’un lien amoureux. Pensons simplement aux risques de rejets, à la frontière floue entre une cours insistante et le harcèlement, aux risques d’abandons et de pertes.
L’engagement témoigne que la personne a une préoccupation stable pour le bien-être de l’autre, ce qui socialement fait habituellement partie de la définition de l’amour. L’engagement comprend une intention d’ignorer les périodes inévitables dans une relation où l’émotion aiguë d’amour n’est pas ressentie. L’engagement a un rôle social important : la société se préoccupe de la prise en charge des personnes en difficulté, de l’éducation des enfants, des droits de chacun des conjoints, de la stabilité et de la prévisibilité des rôles sociaux, de la transmission des valeurs sociales. L’engagement a donc une fonction sociale importante même si elle n’est pas toujours une signification émotionnelle personnelle.
Il existe également une forme d’amour plus proche de l’amitié dont la trame est le désir de participer dans une relation affective, habituellement (mais pas nécessairement) réciproque. Les parents aiment leurs enfants et les enfants leurs parents. Pensons à nos relations avec nos meilleurs amis.
Certains adultes demeurent toujours enfantins dans leurs relations. Ils peuvent être incapables d’aimer, ne pas se croire aimable ou s’absorber dans un amour obsessif sans réciprocité. D’autres sont affamés d’amour, et demeurent insatiables toute leur vie. Pour une relation saine adulte, les schémas enfantins doivent être modifiés.
La gratitude
La gratitude implique l’appréciation d’un cadeau altruiste, que ce soit de l’aide matérielle, de l’argent, un service, une information ou un support émotionnel.
La relation dépend de la nature des personnes impliquées, de la façon que le cadeau est donné, et de comment il est accepté. Cette relation implique une certaine empathie de part et d’autre. Le donneur se met à la place de celui qui a besoin de quelque chose et comprend ce besoin. Le receveur se met à la place du donneur et perçoit une intention positive.
Le receveur ressent de la gratitude s’il perçoit le cadeau comme sincère, sans qu’il soit associé à des demandes ou réserves déraisonnables et appropriées à ses besoins.
La compassion
L’individu comprend qu’un autre être humain, semblable à lui, souffre et mérite qu’on l’aide. La compassion amène à être touchée par la souffrance d’autrui et à vouloir aider.
L’empathie est une capacité humaine très importante de se mettre dans les souliers d’autrui pour nous relier à eux pleinement et démontrer notre humanité envers eux. Nous pouvons nous imaginer à leur place. Elle est toutefois associée à des émotions positives ou négatives. La compassion est une émotion personnelle spécifique, en réaction à notre compréhension de ce que vit l’autre.
La souffrance d’autrui nous rejoint en ce qu’elle entre en conflit avec notre désir de voir nos proches en sécurité et heureux, et de voir qu’il y a une certaine justice dans l’univers et que les démunis reçoivent de l’aide.
La compassion est mise de coté lorsque nous déshumanisons autrui : pensons aux stéréotypes et aux généralisations qui amènent à voir l’ennemi comme cruel et inhumains.
Références
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Références complémentaires
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Goleman, D. (1999). L’intelligence émotionnelle 2 : Cultiver ses émotions pour s’épanouir dans son travail. Paris : Robert Laffont.
Lelord, François et André, Christophe (2001). La force des émotions: amour, colère, joie... Paris: Éditions Odile Jacob. 398 pages.
Psychologue en milieu hospitalier depuis plus de 35 ans, Bruno Fortin s'intéresse particulièrement aux stratégies d'adaptation face aux situations stressantes de la vie. Il a une vaste expérience d'enseignant et d'animateur d'ateliers. Il est l'auteur et le coauteur de nombreux ouvrages dont Comment améliorer votre médecin? aux Éditions Fides.
Janvier 2020, © Bruno Fortin, psychologue. Tous droits réservés.