Comment se motiver?
Comment avez-vous réussi à
vous lever du lit ce matin? Pensez-y quelques instants. Qu'est-ce qui se passe
aux premiers moments de la journée? Comment réussissez-vous à vous motiver à
sortir du lit? Ce n'est pas une question sans importance. Certains n'y
réussissent pas et perdent leur emploi.
Yvonne se sort du lit sans
problème parce qu'elle s'y sent mal dès qu'elle est éveillée: courbatures, maux
de dos, maux de tête, etc. Elle se lève pour fuir une situation désagréable.
Vincent se lève parce qu'il a
faim. Il se dirige vers la satisfaction d'un besoin pressant, empli de l'image
du déjeuner qu'il va prendre, du souvenir du goût et de l'odeur des rôties et
du café. Il se lève pour satisfaire un besoin agréable et goûte déjà par
anticipation les plaisirs du déjeuner.
Thomas se lève lorsqu'il
imagine les désagréments associés à un retard au travail. Il imagine les gens
de son milieu le critiquer ou le regarder d'un regard réprobateur, et se lève
en préférant faire cet effort plutôt que d'affronter pareille réprobation. Il
choisit un inconfort pour en éviter un autre.
Suzanne se lève en se disant
des paroles encourageantes sur ce qu'elle va faire au cours de la journée.
C'est en se rappelant ses projets qu'elle se met en route.
Roland se dépêche de se lever
pour se débarrasser de toutes les choses désagréables qu'il sait qu'il a à
faire. Il aborde sa journée comme une montagne de choses désagréables et plus
tôt il commencera à pelleter, plus rapidement cette montagne sera éliminée.
Il y a toutes sortes de
façons de se mettre en mouvement le matin. Il n'y a pas une façon universelle
de le faire. Nous sommes tous différents. Il peut être très utile d'identifier
son propre style de motivation. Nous aurons alors à choisir entre l'utilisation
systématique d'une stratégie qui fonctionne bien et le développement de
nouvelles stratégies plus souples ou plus agréables. Il est toujours plus
agréable d'avoir le choix.
Bien que théoriquement il
semble plus agréable de se motiver par une motivation positive, par exemple en
allant vers la satisfaction de nos besoins plutôt qu'en fuyant la souffrance ou
en évitant la punition, mieux vaut accepter de se connaître tel que l'on est.
Certaines stratégies peuvent nous être utiles à ce moment-ci de notre vie. Nous
pourrons en développer d'autres progressivement si c'est notre choix.
Souvenez-vous des moments où
vous vous mettez en mouvement et retournez-y en imagination. Comment vous
levez-vous le matin? Comment vous mettez-vous au travail? Comment vous décidez-vous
à faire des réparations? Comment vous décidez-vous à faire l'épicerie? À
acheter des cartes et des cadeaux?
Est-ce que vous utilisez des
images intérieures? Est-ce que vous vous voyez en train de faire quelque chose
ou est-ce que vous voyez les choses comme si vous étiez en train de les faire?
Est-ce que vous voyez la situation en couleur? En trois dimensions?
Est-ce que vous vous parlez?
Est-ce que vous vous dites ce qu'il faut faire? Est-ce que vous imaginez les
commentaires des gens?
Est-ce que vous anticipez le
plaisir ou le malaise associé à une situation? Est-ce que vous imaginez comment
vous vous sentirez dans la situation? Est-ce que vous ressentez déjà
l'inconfort associé au fait de ne pas agir?
Que vous soyez motivé par des
images, des sons ou des sentiments, par les odeurs ou les sensations tactiles,
vous pouvez en venir à utiliser votre propre style de fonctionnement pour vous
adresser à vous-mêmes.
Observez-vous.
Intéressez-vous à vous-mêmes. C'est la meilleure façon de découvrir votre
propre mode d'emploi.
Nous allons aborder dans les
pages qui suivent les stratégies de motivation que nous souhaitons que vous
utilisiez. Il ne s'agit pas d'une religion. Évitez de sombrer dans l'obsession,
dans l'excès et dans la rigidité. Rappelez-vous que vous êtes seulement à la
recherche d'une façon efficace de vous mettre en marche. Vous pourrez retenir
ce qui vous convient et l'utiliser à votre façon, dans votre propre style, pour
atteindre vos propres buts.
La première étape de la
motivation est toujours associée à une sorte de déséquilibre. Il n'y aura pas
de mouvement s'il n'y a pas de déséquilibre. Notons toutefois que notre
organisme, laissé à lui-même, crée constamment du déséquilibre. C'est ainsi que
la faim et la soif émergent et réclament notre attention. Une fois ces besoins
satisfaits, d'autres émergent, puis une fois ces nouveaux besoins satisfaits,
encore d'autres. C'est une roue qui tourne sans fin, souvent sans que nous en ayons
conscience.
Pour toutes sortes de
raisons, entre autres parce qu'il y a tellement de choses qui sollicitent notre
attention, nous en venons parfois à nous "débrancher" de nos besoins
et de nos malaises. Notre capacité à nous motiver s'en ressent. Pour se mettre
en marche, se motiver, demandez-vous donc d'abord s'il y a des signaux
(événements, sentiments, pensées ou actions) indiquant que certains besoins ou
désirs sont en jeux. Nos désirs, nos souhaits et nos insatisfactions
s'expriment de toutes sortes de façons différentes. Nous avons avantage à
porter attention à ces signaux.
Cela peut vous amener à
identifier une situation que vous pourriez améliorer, un problème à résoudre,
un malaise chez vous ou chez des gens importants de votre entourage que vous
souhaiteriez soulager. La réaction des gens autour de vous peut en effet vous
connecter avec un déséquilibre de votre vie qui les affecte sans que vous ne
vous en rendiez compte. Une fois que vous l'aurez constaté, il vous reviendra
toutefois de vérifier s'il constitue un déséquilibre que vous souhaitez
modifier ou non.
Posez-vous la question suivante:
Les émotions désagréables que
vous ressentez peuvent vous aider à identifier les besoins insatisfaits et les
problèmes à résoudre. En sachant quand vous êtes tendu ou stressé, vous pouvez
identifier le domaine de votre vie qui a besoin d'être réaménagé. Il arrive
toutefois que ce soit l'absence de sensations qui attire l'attention. Ce fut le
cas de Nicole qui remarqua que sa vie sexuelle ne l'intéressait plus ou encore
de Michel qui fit la même constatation pour son travail.
Quand avez-vous ri pour la
dernière fois? Quand avez-vous eu du plaisir pour la dernière fois? Quand vous
êtes-vous senti satisfait ou heureux pour la dernière fois? L'absence de
plaisir peut constituer un des signaux indiquant qu'il y a un déséquilibre dans
votre vie. C'est lorsque son ami Martin lui fit remarquer qu'il ne riait plus
comme avant au travail que Lucien constata qu'il était envahi par le travail.
C'est en relisant son journal
que Lise constata jusqu'à quel point elle tenait des propos tristes et
pessimistes. Cela lui permit de constater que sa vie était insatisfaisante et
qu'il y avait un déséquilibre.
Observez-vous. Regardez-vous
tel que vous êtes, et non tel que vous souhaiteriez être, ou tel que vous
imaginez qu'il faut être. Au besoin, demandez aux gens de votre entourage de
vous donner de l'information sur ce qu'ils voient de vous. Cela pourra vous
aider à vous former une idée plus complète et plus réaliste de votre situation
actuelle.
Identifier la présence de
signaux d'insatisfactions est une première étape importante pour se mobiliser
vers une action efficace.
Demandez-vous si le
déséquilibre, le désir ou le besoin que vous avez identifié est d'importance.
Qu'est-ce qui risque de se produire éventuellement si ce problème se maintient
ou augmente? Quels sont les besoins de base menacés par cette situation? Quels
sens ces signaux ont-ils?
Face aux signaux que vous avez identifiés à
l'étape précédente, demandez-vous:
L'évaluation de l'importance
de l'insatisfaction peut vous aider à vous mobiliser. Notons que votre
évaluation de l'importance des besoins en jeux dépend souvent de vos attentes.
Il s'agit donc d'une occasion de faire le point sur la distance qu'il y a entre
vos attentes ou vos souhaits et la réalité. L'évaluation de l'importance de la
souffrance peut aussi vous mobiliser pour un aménagement à long terme de notre
vie si vous constatez que ce problème ne réagit pas aux solutions à court
terme. L'évaluation de l'importance relative de différents problèmes vous
aidera à faire des choix et de s'intéresser au plus important.
Rappelez-vous que la
répétition d'un faible stress peut avoir un impact important sur votre vie.
Mère de trois enfants en plus de s'occuper de sa mère aveugle, Julie n'évaluait
jamais les situations individuelles de sa vie familiale comme très stressante,
mais elle a dû constater qu'en s'additionnant, ces petits efforts prenaient de
l'importance.
Nous pouvons évaluer
l'importance de notre souffrance en nous référant à notre façon d'être
habituelle. Référez-vous à une mesure interne de 0 à 100, 100 représentants la
plus grande importance que peut avoir une situation et 0 la plus petite.
Demandez-vous à l'occasion jusqu'à quel point les préoccupations qui vous
passent par la tête sont importantes selon cette échelle interne. Cela vous
aidera à différencier ce qui mérite une action de ce qui peut être considéré
comme sans importance. Vous aurez plus d'énergie à consacrer à l'essentiel.
Nous pouvons également
évaluer l'importance de notre problème en nous référant ce que vivent d'autres
personnes dans une situation semblable à la nôtre. C'est ainsi que vous pouvez
découvrir par exemple que vous réagissez d'une façon excessive à l'autorité
alors que les autres se débrouillent bien dans ces situations.
Nous pouvons aussi évaluer
l'importance de notre problème en nous laissant imaginer son évolution dans le
temps. Demandez-vous ce qui se produira dans trois mois, six mois, un an, cinq
ans, dix ans si ce problème continue à évoluer? Qu'est-ce qui risque de se
produire de désagréable si rien ne change?
Qu'est-ce que je veux
obtenir? Quel est mon objectif? Qu'est-ce que souhaite obtenir? Comment
saurai-je que mes efforts ont été couronnés de succès? Qu'est-ce qui
constituerait une augmentation significative de la qualité de ma vie?
Évitez l’objectif trop
général tel qu'"être heureux". Spécifiez ce que signifie pour vous
être heureux et comment précisément vous pourriez augmenter vos chances de
l'être un peu plus.
Les buts généraux peuvent
être ramenés à des buts spécifiques. Préciser un but concret ramène les
attentes à un niveau réaliste et mobilise l'énergie dans une direction
positive. Le but final peut vous servir de phare qui guide notre route. Pensez
au malade qui prend la peine d'apprendre comment mieux gérer sa douleur et ses
symptômes mais qui continue aussi à investir dans les comportements de santé
qui augmentent ses chances d'avoir accès à une grande qualité de vie.
Fixez-vous des objectifs
réalistes. Vous aurez plus de chance de les atteindre et d'éviter la
frustration.
Faites-vous une image claire
des étapes par lesquelles vous aurez à passer et identifier des évidences qui
vous feront savoir que vous progressez sur cette route, et qui vous feront
constater que vous êtes arrivé à votre but.
Soyez fier de vos efforts en
cours de route. Vous n'êtes pas obligé d'attendre d'être arrivé à votre but
avant de constater la valeur de vos efforts. Prenez plaisir au trajet.
Si vous ne réussissez pas à
vous faire une représentation interne d'un but réaliste, c'est probablement que
vous avez besoin de plus d'information sur les différents chemins que vous
pouvez prendre pour satisfaire vos besoins.
Y a-t-il quelque chose à
faire? Existe-t-il des solutions à cette situation? Y a-t-il une possibilité
réelle de changer la situation et de résoudre le problème?
Mobilisez votre capacité de
raisonnement. Certaines solutions demandent qu'on fragment le problème en
petits morceaux.
Recherchez de l'information
de qualité afin d'avoir le plus de choix possible devant vous. Lisez. Faites
une enquête auprès de votre entourage, au besoin auprès de professionnels.
Explorez comment ceux qui ont résolu ce problème s'y sont pris. Devenez un
explorateur qui veut en savoir le plus possible sur les différents chemins qui
se trouvent devant lui.
Rappelez-vous que vous n'êtes
pas à la recherche d'une solution gratuite, disponible instantanément, sans
effort et sans contrainte. Vous aurez probablement à choisir parmi un nombre
limité de possibilités. Ces possibilités étant parfois toutes désagréables,
vous aurez à choisir celle qui l'est le moins.
Est-ce que je suis
personnellement capable d'appliquer les solutions envisagées? Quelqu'un de mon
entourage peut-il faire ce qu'il y a à faire pour régler ce problème? Puis-je
acquérir les habiletés nécessaires, apprendre ce qu'il faut apprendre pour régler
ce problème?
Certaines solutions
hypothétiques sont inaccessibles pour des raisons financières ou parce que vous
n'avez pas les ressources nécessaires. Il est préférable de bien connaître vos
capacités et vos limites.
Notre mémoire conserve le
souvenir de nos capacités et de nos solutions antérieures. Cela peut aider de
réviser ce que l'on a déjà fait dans des situations semblables.
On augmente nos chances de se
sentir capable de faire les premiers pas lorsqu'on prend la peine de s'assurer
que ces premiers pas sont plutôt faciles. Ne cherchez pas à monter sur
l'édifice de trois étages d'un seul coup: cherchez l'escalier.
Structurez la tâche de façon
à favoriser votre succès. En commençant par vous attaquer à des problèmes plus
faciles à résoudre, vous pourrez augmenter votre confiance en vos capacités et
passer aux problèmes plus importants avec plus de détermination. Prenez d'abord
un minimum de risque pour un maximum de succès.
Identifiez les ressources
pertinentes en vous et autour de vous. Cela vous évitera de sous-estimer vos
capacités et celles auxquelles vous avez accès.
Choisissez de douter de vos
hypothèses extrémistes et répétitives. Dites-vous que ce ne sont que des
hypothèses. Donnez-vous la permission d'expérimenter et d'explorer
personnellement l'univers. Cela augmentera vos chances de découvrir de
nouvelles ressources en vous, et de nouvelles façons de faire les choses.
Parmi nos capacités se
trouvent celles d'apprendre, de se trouver un modèle ou d'avoir recours à des
professionnels au besoin.
Rappelons le fait que vous
avez probablement déjà une stratégie privilégiée de motivation personnelle.
Vous pouvez vérifier de quelle façon vous pourriez l'utiliser dans cette
situation ou s'il est préférable d'élargir votre répertoire de stratégies de
motivation en essayant autre chose.
Est-ce que je vois le lien entre ce que je dois
faire et le but que je veux atteindre?
Demandez-vous:
Pourquoi feriez-vous quelque
chose si vous ne croyez pas que cela sera efficace? Assurez-vous de bien
comprendre en quoi l'effort requis est pertinent dans la recherche de votre
propre but.
Faites-vous une carte mentale
qui illustre les étapes à suivre, le lien entre ce que vous faites et votre
but, ainsi que le chemin qu'il vous reste à parcourir.
Les efforts à courts termes
sont reliés plus facilement dans notre esprit au but poursuivi. Les efforts
déployés sur une longue période de temps nous amènent parfois à perdre de vue
notre but. Vous serez plus motivés à poursuivre ce que vous considérez comme
une façon efficace de vous rapprocher de votre but. Faire le point
régulièrement sur la direction de vos efforts vous évitera de vous perdre ou de
vous épuiser. Les changements constants dans votre vie justifient le fait de
faire le point régulièrement.
Est-ce que j'ai toute l'information nécessaire
sur l'effort à fournir? Est-ce que j'ai l'impression que cela va me demander
plus d'énergie, d'efforts ou d'argents que je peux en fournir?
Faites un inventaire de votre
énergie, de vos ressources financières, de votre endurance.
Demandez-vous comment vous
avez procédé pour évaluer l'énergie qu'il y aura à fournir. D'où vient mon
information? Si vous surestimez l'effort à fournir, vous ne ferez rien. Si vous
sous-estimez l'effort requis, vous abandonnerez rapidement.
Si vous imaginez le pire,
rappelez-vous qu'il s'agit d'une hypothèse et faites-en d'autres.
Faites-vous un inventaire de
ce qui est disponible, et une prévision de ce que vous aurez à faire. Cela peut
vous demander un petit effort et vous rendre un peu plus anxieux à l'idée de ce
qu'il vous faudra affronter, mais rappelez-vous que vous êtes déjà en train de
résoudre ce problème en y pensant d'une façon constructive à l'avance. Tant que
vous avez la sensation de vous préparer, continuez. Si vous constatez que vous
tournez en rond sans que cela vous aide à vous préparer à affronter la
situation, coupez vos pensez et passer à autre chose.
Le fait de faire une enquête
auprès de personnes qui ont vécu ce que vous entreprenez peut vous permettre
d'avoir en tête un plan réaliste.
Préparez-vous à réviser votre
plan et vos attentes à chaque fois que vous aurez une nouvelle information
fiable. Tout ce qui est vivant change constamment.
Notre mémoire contient
certains souvenirs désagréables associés à la situation actuelle. Il vaut mieux
faire temporairement place à ces souvenirs et à notre passé afin d'éviter
d'être immobilisé par de vieilles craintes. L'importance que l'on accordera au
passé dans cette situation dépendra de son poids dans la balance du présent.
Faites un bilan des
expériences négatives dans ce domaine. Identifiez en quoi la situation actuelle
est différente de celles dont vous vous souvenez. Identifiez ce que vous ferez
de différent. Identifiez de ce que vous avez appris depuis cette tentative.
Identifiez l'aide supplémentaire que vous avez à ce moment-ci.
Identifiez les informations que
vous avez actuellement que vous ignoriez au moment qui vous revient à l'esprit.
Puisqu'il est utile de réviser vos attentes à chaque fois que vous avez une
nouvelle information fiable, vous avez de bonnes raisons d'aborder la nouvelle
situation avec un nouvel espoir.
Recherchez en quoi cette
situation est un "nouveau départ". Recherchez les éléments qui
peuvent vous aider à avoir un sentiment d'espoir tout en ayant le minimum de
sécurité dont vous avez besoin.
Vous avez peut-être une
vieille cassette qui rejoue constamment dans votre tête. Vous pouvez choisir
d'écrire une lettre aux principaux personnages de ce film leur décrivant mes
sentiments. Rappelez-vous que vous faites cela pour vous. N'envoyez pas cette
lettre. Elle vise à vous aider à comprendre et à modifier vos films intérieurs.
Vous pourrez toujours choisir plus tard de les contacter pour tenter de les
faire changer.
Qu'est-ce que je risque? Y a-t-il des risques
élevés associés à la solution envisagée?
Demandez-vous:
Identifiez vos fantaisies
catastrophiques. Remettez en question leurs pertinences: quelles sont les
évidences? Vérifiez vos informations. Explorez les facteurs d'assistance afin
de ne pas les oublier.
Rappelez-vous que tout ce qui
est connu peut sembler plus attirant et confortable que ce l'inconnu, même si
cet inconnu apporte un changement souhaitable.
Identifiez de ce qu'il y a à
gagner du changement désiré proportionnellement à ce qu'il peut y avoir comme
perte. N'oubliez pas qu'il y a aussi un risque à tolérer l'intolérable.
Le risque de se sentir
coupable suite à notre décision est toujours présent. La peur de se tromper
peut vous immobiliser. L'évaluation des risques vous permet de nous préparer.
Vous pouvez mettre de côté nos fantaisies irréalistes au sujet des risques en
jeu.
Pour mettre les risques que
vous anticipez en perspective, vous pouvez avoir recours aux questions
suivantes (Markus et Nurius, 1986):
En précisant ce que vous
souhaitez, ce que vous considérez probable et ce que vous craignez, vous aurez
plus d'emprise sur vos images intérieures et vous pourrez vous faire un film
plus réaliste des choix que vous avez devant vous. Rappelez-vous que ce sont
des hypothèses. Elles ont toutefois un impact important sur votre motivation.
L'influence de l'entourage peut favoriser la
souffrance ou la croissance. Ils expriment leurs propres souhaits en fonction
de leurs propres besoins.
Demandez-vous:
Recherchez un groupe de support positif. Vous
pouvez faire place aux personnes qui ont un effet positif sur vos projets.
Identifiez les saboteurs. Identifiez des raisons
personnelles qui pourraient pousser ces saboteurs à agir à votre détriment,
peut-être sans s'en rendre compte.
Évaluez jusqu'à quel point votre entourage
actuel satisfait vos besoins et vous fournit un modèle positif.
Évaluez jusqu'à quel point vous souhaitez
ressembler aux gens de votre entourage, et jusqu'à quel point vous souhaitez
avoir des enfants qui leur ressemblent.
Suis-je disponible? Est-ce
qu'il y a un attrait incompatible qui nécessite mon attention pour l'instant?
Votre engagement dépend de Votre disponibilité et de la priorité que Vous
accordez à la situation actuelle. Vous êtes sollicité par un ensemble de rôles.
Faites un bilan de vos
activités. Faites un horaire détaillé d'une semaine.
Évaluez la répartition de
votre énergie en termes de pourcentage. Déterminez quel pourcentage de vos
énergies est consacré aux loisirs, aux amis, aux cours, etc.
Identifiez vos priorités en
fonction de vos besoins immédiats, à moyens termes et à longs termes. Vos
priorités évoluent avec le temps. Il est parfois prioritaire de prendre soin de
soi.
C'est parfois au niveau d'un
agenda caché que l'énergie est mobilisée. Est-ce que je veux changer ou me
faire un ami du psychothérapeute? Est-ce que je veux le forcer à s'occuper de
moi? Est-ce que je veux le mettre en échec et lui prouver que personne ne peut
m'aider?
Suis-je prêt? Qu'est-ce que j'ai besoin
d'apprendre avant de m'attaquer à cette tâche? Certains changements nécessitent
l'acquisition de connaissances et d'habiletés préalables.
Identifiez les préalables: ce
que vous devez savoir et ce que vous devez pouvoir faire avant d'entreprendre
cette démarche.
Identifiez le chemin par
lequel vous pouvez passer pour acquérir ces pré-requis. Faites-en la première
étape de votre cheminement plutôt que d'y penser comme un empêchement de
poursuivre mes efforts.
La recherche d'informations
entre autres auprès de personnes qui pourront vous servir de modèles s'avère
encore une fois précieuse.
Andreas, S. et Andreas, C. (1987). Change your mind and keep
the change. Moab, Utah: Real People Press.
Bandler, R. (1985). Using your brain- for a change. Moab,
Utah: Real People Press.
Bandler, R. et MacDonald,
W. (1988). An Insider's Guide to Sub-Modalities. Cupertino, CA: Meta Publications.
Bandura, A. (1990). Conclusion. In R.J. Sternberg et
J. Kolligan. Competence Considered (pp. 315-362). New Haven:
Yale University Press.
Fortin, B. (1988). De l'état actuel à l'état désiré. The Canadian Nurse/L'Infirmière
Canadienne, 84 (7), 46-49.
Fortin, B. (1989). Imagerie mentale et comportements nouveaux. The Canadian
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Nurse/ L'infirmière canadienne, 87 (4), 36-37.
Fortin, B. (1992). Des pistes pour modifier l'impact du stress. The Canadian
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Fortin, B. (1993). Prendre soin de sa santé mentale. Montréal: éditions du
Méridien.
Fortin, B. (1993). Survivre à l'urgence. L'infirmière du Québec,
Novembre-Décembre, 34-38.
Markus, H. et Nurius, P. (1986). Possible Selves,
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Meichenbaum, D. et Turk, D.
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adherence. New York: Plenum Press.
Schiff, J. L. (1975). Cathexis reader:
Transactional analysis treatment of psychosis. New York:
Harper & Row.
Young, J. E. et Klosko, J. S. (1993). Reinventing your life. New York: Dutton, Penguin Books.
Psychologue en milieu hospitalier depuis plus de 35 ans, Bruno Fortin s'intéresse particulièrement aux stratégies d'adaptation face aux situations stressantes de la vie. Il a une vaste expérience d'enseignant et d'animateur d'ateliers. Il est l'auteur et le coauteur de nombreux ouvrages dont Comment améliorer votre médecin? aux Éditions Fides.
Janvier 2020, © Bruno Fortin, psychologue. Tous droits réservés.