Cours no 11: Le point de vue communautaire
Distinguer cette approche des autres et en intégrer certains concepts
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DÉFINITION DE L’ACTION COMMUNAUTAIRE
Les
principales caractéristiques qu’on associe généralement à cette forme d’action.
·
Développement social;
·
Enracinement dans la
communauté;
·
Participation sociale,
citoyenneté active, resserrement des liens collectifs;
·
Espace de
délibération, vie associative et démocratique;
·
Amélioration du tissu
social, soutien des milieux de vie, amélioration des conditions de vie,
·
Renforcement
des potentiels;
·
Actions ou
interventions contre l’exclusion et contre la pauvreté;
·
Réponse à de nouveaux
besoins, innovation sociale.
UNE DÉFINITION ISSUE
DE LA POLITIQUE GOUVERNEMENTALE
L’action communautaire est une action collective fondée sur des valeurs de solidarité, de démocratie, d’équité et d’autonomie. Elle s’inscrit essentiellement dans une finalité de développement social et s’incarne dans des organismes qui visent l’amélioration du tissu social et des conditions de vie ainsi que le développement des potentiels individuels et collectifs. Ces organismes apportent une réponse à des besoins exprimés par des citoyennes ou des citoyens qui vivent une situation problématique semblable ou qui partagent un objectif de mieux-être commun. L’action communautaire témoigne d’une capacité d’innovation par les diverses formes d’intervention qu’elle emprunte et se caractérise par un mode organisationnel qui favorise une vie associative axée sur la participation citoyenne et la délibération.( Gouvernement du Québec, 2004, Plan d'action gouvernemental en matière d'action communautaire (2004) (18 pages), Cadre de référence en matière d'action communautaire (2004) (96 pages) )
L'intervention communautaire s'appuie sur le postulat que les personnes sont en interdépendance avec leur milieu et qu'en conséquence, c'est dans cette dynamique que doit se situer l'intervention spécialisée. Elle reconnaît l'importance de l'implication de la communauté, qui possède le potentiel naturel lui permettant à la fois de soutenir la personne en détresse et de contribuer à son bien-être.
Les visites chez les clients sont la «marque de commerce» du suivi communautaire. Les intervenants rencontrent les individus dans leur milieu, là où les problèmes surgissent et où on doit trouver les solutions. Afin de remplir de manière efficace cette partie de son rôle, l’intervenant doit avoir assez de souplesse pour pouvoir rencontrer les clients dans les endroits les moins conventionnels, par exemple des hôtels, des maisons de chambre de troisième ordre, des refuges pour itinérants, des postes de police, des coins de rue et des restaurants du voisinage.
Prêtant attention aux détails concrets de la vie quotidienne des clients, il faudra s’occuper des choses ordinaires qui sont facilement tenues pour acquises, telles que la nourriture, les vêtements, un toit, des soins médicaux, une aide financière et la gestion de l’argent. Une fois ces besoins comblés, les clients pourront entrevoir la vie dans leur communauté comme une option valable et souhaitable.
L’une des façons de s’occuper des aspects concrets du quotidien des clients est de leur fournir une aide et une formation dans leur milieu de vie. Le rôle de l’intervenant comporte l’aide directe sur place et l’enseignement des habiletés nécessaires à une vie autonome, comme faire l’épicerie ou le lavage, louer un appartement, gérer un compte de banque, faire le ménage. Pour encourager les gens à faire partie de programmes communautaires de type social ou d’entraide, l’intervenant pourra les accompagner , les première fois, afin de faciliter leur poursuite de ces objectifs.
L’intervenant communautaire aura également à se porter à la défense des droits des personnes qu’il aide, à faciliter leurs accès aux services médicaux et psychiatriques, et à développer de nouvelles ressources communautaires. À travers l’empowerment, il souhaite que les citoyens qu’il aide prennent la parole et exercent leurs pouvoirs au sein d’une communauté dont ils font partie de plein droit.
Le développement communautaire présente les caractéristiques suivantes :
De Cangas (1994) présente sept stratégies pour mettre en branle le développement communautaire :
Le gouvernement du Québec prone officiellement le développement de ressources plus près du milieu de vie. Bien que les conditions de travail soient parfois ingrates, et le financement trop souvent précaire, la mises sur pied de plusieurs nouvelles ressources de suivi intensif, de centres de crise, de suivis dans le milieu devrait favoriser l’émergence d’un plus grand pouvoir politique dans ce domaine.
Un des grands défis à relever dans ce domaine d’intervention consiste à dépasser le réflexe de «consommateurs» des institutions qui réfèrent aux intervenants communautaires des personnes difficiles à aider sans comprendre et/ou sans tenir compte de la philosophie d’intervention sous-jacente aux services.
Le suivi intensif et intégré dans la communauté
Le développement de suivi intensif et intégré dans la communauté est caractérisé par un refus d’abandonner les clients. Le personnel contribue en tout temps à faire progresser les questions de santé mentale avec et pour la collectivité.
1) Elle organise la livraison des services de manière à maximiser la continuité des soins à tous les niveaux du fonctionnement, sans limite de temps et avec une instance responsable précise.
2) Les services ne sont pas soumis à des contraintes de temps.
3) Pour les thérapies, les ratios sont peu élevés (1:10).
4) Les services sont fournis in vivo, là où le patient en a besoin et où il apprendra le plus.
5) Les traitements sont personnalisés et faits sur mesure.
6) C'est le patient qui mène le programme, et non le contraire.
7) L'appui est continu et dicté par les besoins du patient.
8) Tous les systèmes de soutien sont incorporés, comme des partenaires, aux soins donnés au patient.
Il s'agit d'une approche proactive, avec une coordination centralisée des plans de services, pour dispenser des services d'une manière coordonnée et globale, tout en favorisant le développement de la collectivité. On ne connaît à peu près rien sur les effets des différentes approches quant à la qualité de vie, la satisfaction de vivre et les coûts. Le développement de stratégies pertinentes d’évaluation est à la fois un grand défi et une priorité.
Références
De
Cangas, Josée P.C.
«L'approche intégrée de réinsertion sociale: au-delà du "Case
Management" et de la réhabilitation psychosociale». Santé mental au Québec, 19(1), (1994), 59-74.
Engstrom, Karen, Brooks, Elise B., Jonikas, Jessica A., Cook, Judith A. et Witheridge, Thomas F. Le suivi intensif dans le milieu des personnes itinérantes et atteintes de troubles mentaux sévères et persistants. Traduction et adaptation paar Vesta Wagener Jobidon. Québec : Association Québécoise pour la réadaptation psychosociale, 1990, 69 p.
Guay Jérome, «L'approche proactive : rapprocher nos services des citoyens», Nouvelles Pratiques sociales, 9,2, (1996), p.33-48
Guay, Jérome. L'intervention clinique communautaire. Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 1998, 263 p.
Guay, Jérome. Thérapie brève et intervention de réseau : une approche intégrée, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1991, 216 p.
Lavoie, Jocelyne et Panet-Raymond, Jean. L’action communautaire : Guide de formation sur les étapes de l’intervention communautaire, Montréal, 2000, 3e édition revue et augmentée, 64 p. Montréal, Le Centre de formation populaire, 64p.
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Suivi intensif dans la communauté
Regroupement des intervenants communautaires
(RQIIAC)
Association des ressources en défense des
droits en santé mentale
Fédération des Amis et Familles de la
Personne Atteinte de Maladie Mentale
Association des travailleurs de rue
Centre Saint-Pierre
Plan d'action gouvernemental en matière d'action communautaire (2004) (18 pages)
Cadre de référence en matière d'action communautaire (2004) (96 pages)
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