Que faire avec ses émotions?

 

 

 

La question n’est pas de savoir si des émotions intenses sont impliquées.  La question est de savoir comment les gérer lorsqu’elles se manifestent.  Dire ce que l’on pense réellement?  Demeurer rationnel?  


Les conversations difficiles portent sur l’existence d’émotions intenses.  Les émotions sont partie intégrante du conflit.  Il vaut mieux apprendre à les comprendre, à les exprimer et à les gérer.


Nous souhaitons favoriser l’expression des sentiments sans jugement.  Nous souhaitons reconnaître l’existence des sentiments avant de faire de la résolution de problème.  


Les sentiments sont trop puissants pour demeurer paisiblement enfermés en nous.  Ils se feront entendre d’une façon ou d’une autre, que ce soit par lors de fuites ou lors d’une explosion.  Lorsqu’ils sont traités indirectement et sans honnêteté, ils contaminent la communication.  Vous pouvez devenir silencieux, désengagé, sarcastique, agressif, impatient, imprévisible ou défensif.  


Lorsque les gens ont de la difficulté à écouter, souvent ce n’est pas parce qu’ils ne savent pas comment le faire.  De façon paradoxale, c’est souvent qu’ils ne savent pas s’exprimer adéquatement.  Les sentiments non exprimés peuvent bloquer la capacité d’écoute.  Au lieu d’être curieux et attentif à autrui, nos émotions refoulées nous ramènent alors à nous-mêmes.  


En refoulant vos émotions, vous pouvez vivre une diminution de l’estime de soi (ne pas prendre la peine d’exprimer des choses importantes pour soi), vous privez vos collègues, amis et membres de la famille d’une occasion d’apprendre et de changer en réaction à vos sentiments, et vous endommagez la relation en gardant une partie importante de vous-mêmes hors de cette relation.



1)           Il faut d’abord identifier les émotions présentes.  Nos sentiments sont plus complexes et nuancées que ce que nous imaginons.  Les sentiments que nous n’aimons pas se déguisent en d’autres plus acceptables.  Des paquets de sentiments contradictoires se déguisent en une seule émotion.  Les sentiments se transforment en jugements, en accusations et en attributions.  Les sentiments en eux-mêmes ne sont ni bons ni mauvais.  Ils sont comme les bras et les jambes, on peut s’en servir pour frapper quelqu’un.  Mais en soi, il n’y a rien de mal à avoir des bras et des jambes.  Vos sentiments sont aussi importants que ceux des autres.  Attention à la tentation d’accorder constamment la priorité aux sentiments d’autrui.  Si les autres expriment leurs sentiments et que vous gérez les vôtres en secret, si leurs besoins passent toujours en premier, les gens vont s’habituer à vous manipuler, vous deviendrez frustrés et cela endommagera votre relation à la longue.

 

 

Les jugements sont vécus comme des sentiments lorsqu’on les exprime.  Mais il y a toute une différence entre «Tu es un égoïste insensible.» et «Je me sens blessé, confus et embarrassé.»  Trouver les sentiments qui se cachent derrière les blâmes et les accusations ouvrent la porte vers une conversation plus efficace.

 

 

«Voici ma part, voici ce que je pense être ta part, et le plus important, j’ai fini par me sentir de telle façon.»


 

2)        Par la suite vous devez négocier avec vos sentiments.  Ne traitez pas les sentiments comme s’ils étaient des paroles d’évangiles.  Avant de dire comment vous vous sentez, négociez avec vos sentiments.  Nos sentiments sont basés sur nos perceptions.  Les perceptions sont négociables.  Modifiez l’histoire que vous racontez au sujet de la situation.  Modifiez votre pensée.  Quelle est votre histoire?  Qu’est-ce qu’il manque?  Quelle serait l’histoire de l’autre personne?  Quelles sont les intentions que j’imagine chez l’autre?  Quelles autres intentions pourrait-il avoir?  Quelles étaient nos intentions?  Notre motivation?  Quel impact nos actions peut-il avoir eu sur eux?  Pouvons-nous voir notre propre contribution au problème?  

 

         Ce ne sont que des hypothèses.  Mais elles peuvent altérer sérieusement la façon dont nous sentons au sujet de la situation.  Si nous réfléchissons bien, si nous sommes honnêtes, si nous approchons la question l’esprit ouvert, dans un esprit de justice, nos sentiments commenceront à changer.  


 

3)           Et finalement vous avez besoin de partager vos sentiments réels, et non des jugements envers autrui.  Vous pouvez exprimer des émotions sans être émotif et vous pouvez être très émotif sans exprimer grand chose.  Partager des sentiments demande de la réflexion.

 

 

      a) Les sentiments sont importants.  Ils n’ont pas à être rationnel pour être exprimé.  «Je suis inconfortable avec ces sentiments, je ne suis pas sur qu’ils ont un sens, mais voici comment je me sens.  »


 

 

       b)  Exprimez l’ensemble de vos sentiments.  La colère, la reconnaissance, la difficulté d’en parler, la honte,  l’affection.

 

 

           c)  N’évaluez pas.  Partagez.  Exprimez vos sentiments sans juger, accuser ou blâmer.  Reportez la résolution de problème pour plus tard.  Ne monopolisez pas la conversation : vous pouvez avoir tous deux de forts sentiments.  Dites «Je me sens...».  


 

 

Chaque partie doit faire reconnaître ses sentiments avant d’aller plus loin.  Cette validation des sentiments de l’autre est une étape qui ne peut pas être escamotée. Faites savoir à l’autre qu’il vous a touché, que ses sentiments vous importent et que vous faites un effort pour le comprendre.  

 

 

Attention de ne pas dire trop tôt : «Voici ce que je pourrais faire pour résoudre ce problème...», ou «Tu as raison, que puis-je dire de plus?» car même si ce sont des réponses valides et honnêtes, elles ne seront pas recevables avant que les sentiments aient été exprimés.

 

 

Communiquer clairement votre souhait que votre interlocuteur comprenne l’importance de vos sentiments dans la situation.  «Ce qui m’importe, c’est que tu comprennes comment je me suis senti lorsque tu.....».  Vous souhaitez qu’il comprenne vos sentiments et qu’ils vous démontrent qu’ils apprécient le partage que vous faites de ces sentiments.